L’avenir du monde dans les 10 ans

Rappel des principaux cycles

Les cycles des planètes lentes, de Jupiter à Pluton, illustrent les rythmes de l’histoire. Ces cycles peuvent être associés soit à des Etats, soit à des régimes politiques, soit aux grands événements qui marquent une période.
Le cycle Jupiter-Neptune (durée de 13 ans) est clairement lié à la République française : en conjonction lors de l’avènement de la Ière République, les deux astres sont en trigone d’eau pour la IIème, en sextile pour la IIIe et à nouveau en conjonction en Scorpion pour la Ve. Seule exception, la IVe République où la distance qui les sépare est de 24° 30’, mais, comme pour la Ière République, Jupiter se trouve toujours au début du Scorpion et Neptune à la fin de la Balance.

Il semble que ce soit le cycle Jupiter-Uranus (15 ans) qui préside au devenir de l’Europe en tant qu’institution. En effet, les deux astres sont reliés par trigone le 9 mai 1950, date de naissance officielle de l’Europe par référence à la fameuse déclaration de Robert Schuman au Sénat. Du reste, les principales dates de la construction européenne mettent en évidence ce lien : carré lors de la signature du premier traité européen (CECA, 18 avril 1951), large sextile lors du Traité de Rome (25 mars 1957), large sextile à nouveau pour la signature de l’Acte Unique (17 février 1986), enfin trigone pour le Traité de Maastricht (7 février 1992) encore en vigueur aujourd’hui.

Le cycle Saturne-Uranus (45 ans) est associé aux Etats-Unis : en trigone d’air lors de la déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776, on retrouve ces mêmes astres en conjonction lors de l’entrée en guerre des Etats-Unis (attaque de Pearl Harbour le 7 décembre 1941). De plus, ce cycle est lié à celui de l’économie libérale : Saturne et Uranus forment une opposition lors du krach du 15 septembre 2008 qui entraîna la chute de la banque Lehmann Brothers.
Le cycle Saturne-Neptune (36 ans) épouse l’histoire de l’Union soviétique, depuis leur conjonction lors de la Révolution d’octobre le 7 novembre 1917 jusqu’à celle du 9 novembre 1989, soit presque exactement 72 ans plus tard, qui coïncida avec la chute du Mur de Berlin.

Le cycle Saturne-Pluton (33 ans) a marqué la naissance de nouveaux Etats créés après la Seconde guerre mondiale, tels que l’Inde, le Pakistan, Israël et la Chine, tous détenteurs de l’arme atomique. Ce cycle est également associé aux événements susceptibles d’ébranler l’équilibre du monde, tels que l’attaque des Twin Towers à New York le 11 septembre 2001 : l’opposition Saturne-Pluton venait se superposer exactement sur l’axe de l’horizon du thème des Etats-Unis.

Le cycle Uranus-Pluton (120-140 ans) semble correspondre davantage aux révolutions qui marquent l’histoire d’un continent : la conjonction de 1848-1849 a coïncidé avec la Révolution romantique, qui s’est étendue depuis la France jusqu’à la Russie, tandis que le carré de 1931-1933 a marqué l’avènement de régimes totalitaires un peu partout dans le monde, suite à la crise économique de 1929. Enfin, les événements de Mai 1968 sont à relier à la dernière conjonction des deux astres.

Quant au cycle Uranus-Neptune (170 ans), il paraît accompagner les vastes mouvements qui redessinent la carte du monde et donnent naissance aux grandes puissances : celle de 1821-1822 a présidé au nouvel ordre européen né de la chute de l’Empire napoléonien, tandis que la dernière conjonction de 1992-1993 peut être aujourd’hui rapprochée de la mondialisation, un phénomène inédit autant qu’inéluctable qui abolit les distances et les frontières, démultiplie la communication entre les continents et donne lieu à la montée en puissance des nations émergentes (Chine, Inde, Brésil), autant qu’à la mise en place d’un nouvel ordre mondial – l’expression a été employée pour la première fois par le président George Bush lors de la guerre du Golfe en 1991.

Si l’on a pu attribuer à ces différents cycles une spécificité, il n’est pas rare que plusieurs d’entre eux se superposent, ou plus exactement que les temps forts de plusieurs cycles se déroulent simultanément. Ainsi, la conjonction Jupiter-Neptune, qui marquait la naissance de la République au sortir de la Révolution française, s’accompagnait-elle d’une opposition exacte Uranus-Pluton et d’une opposition Jupiter-Saturne, ce qui explique le retentissement considérable qu’eut l’événement dans le monde de l’époque. Il semble donc que plus les temps forts de ces cycles se superposent à une époque donnée, plus cette période s’avère déterminante sur le plan historique.

Des configurations semblables

L’exemple le plus éloquent à cet égard est donné par la configuration exceptionnelle des années 1930-1933. En effet, pas moins de 6 cycles superposent des dissonances majeures en signes cardinaux au cours de cette période : Jupiter opposition Saturne (1930-31), Jupiter carré Uranus (1930), Jupiter conjoint Pluton (1931), Saturne carré Uranus (1930-31), Saturne opposition Pluton (1931) et Uranus carré Pluton (1932-1934), sans compter un sesqui-carré Uranus-Neptune (1930-1933). Au plan astrologique, le point culminant de cette configuration (moins de 5° d’orbe pour l’ensemble des aspects) se situe autour du 15 juin 1931, comme le montre la figure ci-dessous, soit à mi-distance entre le krach boursier de novembre 1929 et l’arrivée de Hitler au pouvoir en janvier1933.
Comme on le sait, huit années plus tard éclatait la Seconde guerre mondiale : le 1er septembre 1939 à 5 h 45, Uranus était entré en Taureau, signe de sa chute, et formait un carré à Saturne, tandis que Neptune était dans son exil de la Vierge.

Il nous faut remonter jusqu’à 1794-1795 pour retrouver une configuration presque semblable, Saturne, Uranus et Pluton occupant chacun la fin de trois signes fixes, mais sans dissonance de Jupiter. Or il se trouve que les configurations actuelles reproduisent à peu près exactement le même schéma que celui des années 30, les mêmes planètes se retrouvant dans le même type de rapport de conjonction, d’opposition et de carré en signes cardinaux, dont on sait qu’ils sont les plus agissants : Jupiter opposition Saturne (2010-2011), Jupiter conjoint Uranus (2010-2011), Jupiter carré Pluton (2010-2011), Saturne opposition Uranus (2009-2010), Saturne carré Pluton (2009-2010), Uranus carré Pluton (2012-2015).

On ne peut qu’être frappé par la similitude existant entre la configuration de 1931 et celle de 2010 (cette dernière avec des orbes inférieurs à 3°), d’autant que la première est intervenue 19 mois après le krach de novembre 1929 et la seconde 23 mois après celui de septembre 2008. Si l’on se rapporte à la logique des événements des années 30, une période réellement préoccupante pourrait donc s’amorcer au début de 2012.

Les 10 prochaines années

L’année 2011 qui commence est marquée par deux configurations principales : l’entrée quasi simultanée de Jupiter et d’Uranus en Bélier, respectivement le 22 janvier et le 12 mars, suivie de l’opposition de Jupiter à Saturne le 28 mars. La première image qui vient à l’esprit est celle d’un réchauffement brutal, d’une brusque accélération/amplification des phénomènes en cours tant au plan politique qu’économique.

Comme prévu par la plupart des astrologues, la crise économique est loin d’être terminée et semble maintenant se concentrer sur l’Union européenne (UE). De fait, celle-ci risque fort d’être malmenée puisque, comme nous l’avons vu, elle semble régie par le cycle Jupiter-Uranus dont le renouvellement s’effectue début janvier 2011 à la fin du signe des Poissons (voir carte ci-dessus). Or, dès le mois de mars, Uranus formera un sesqui-carré à Pluton, maître de II (l’économie) dans le thème de l’UE, renouvelant ainsi un semi-carré radical, une configuration qui se reproduira en novembre-décembre 2011. Par ailleurs, Vénus, gouverneur du thème par l’Ascendant Balance, recevait un carré d’Uranus depuis le Cancer. Ce carré se trouvera donc réactivé lorsqu’Uranus transitera Vénus radicale entre juin 2011 et mars 2012, d’autant que dans le même temps Saturne transitera l’Ascendant de l’UE entre novembre 2011 et août 2012. L’ensemble peut donc faire craindre de graves dissensions au sein de l’Union et compromettre une unité déjà fragilisée, notamment en fin d’année 2011.

D’une manière plus générale, il semble que l’année 2011 soit marquée par une forme d’exaspération des tensions préalablement existantes. Au plan international, cela pourrait conduire à des conflits brefs mais violents et accentuer les déséquilibres économiques et politiques du monde, comme si les principaux dirigeants faisaient preuve de moins de retenue.

Les quatre années suivantes, de 2012 à 2015, sont les plus cruciales car de ce qui se jouera pendant cette période dépendra l’issue de la décennie et, d’une certaine façon, le devenir du monde. Elles correspondent bien sûr au carré Uranus-Pluton, qui s’effectuera à six reprises depuis 6° Bélier/Capricorne en septembre 2012 jusqu’à 15° de ces mêmes signes en mars 2015. Mais la chose la plus remarquable est que, durant cette période, Uranus et Pluton toucheront également par aspects dissonants les Soleils des deux super-puissances que sont les Etats-Unis et la Chine.
Ainsi, Pluton arrivera au carré du Soleil de la Chine de janvier à novembre 2012, tandis qu’Uranus lui enverra une opposition de mars 2012 à mai 2013, alors que dans le thème radical le Soleil était déjà en carré d’Uranus avec 2° 48’ d’orbe. Quant aux Etats-Unis, Pluton parviendra au carré du Soleil de mai 2014 à novembre 2015 et Uranus à l’opposition du même d’avril 2014 à février 2015. Notons aussi secondairement qu’il en sera de même pour le Royaume-Uni de janvier 2013 à février 2014 et pour la France (Ve République) de février 2014 à janvier 2015.

Si l’on se réfère aux années 30, le scénario pourrait être le suivant : soumise à des pressions économiques (hausse des matières premières, dévaluation du dollar alors que ses réserves sont constituées en grande partie de bons du Trésor américain, revendications des classes moyennes, etc.) et politiques (droits de l’homme, « zone d’influence », conflit coréen) de plus en plus fortes et complexes, la Chine pourrait être le théâtre d’une nouvelle révolution interne, comme ce fut le cas en 1966 lors de la conjonction Uranus-Pluton avec la Révolution culturelle ; ou bien, craignant de ne pas parvenir à maîtriser son évolution intérieure, elle pourrait se doter d’un régime nettement plus autoritaire qu’à l’heure actuelle.

En réponse, les Etats-Unis pourraient à nouveau se doter d’un régime ultraconservateur, comme ce fut le cas sous l’administration de George W. Bush, mais en évoluant cette fois vers une tendance beaucoup plus dure, voire agressive. Et il est probable qu’il en irait de même de quelques autres grandes puissances, la menace d’un danger majeur les conduisant à se soumettre à l’instinct de défense et de survie symbolisé par Pluton, dont nous avons vu dans notre précédent article (Actualités de Pluton) à quel point l’influence se fait déjà nettement sentir.
Il s’agit, certes, du pire scénario parmi d’autres possibles, mais force est malheureusement de reconnaître qu’il ne paraît pas incompatible avec certains indices actuels, tels par exemple que le désaccord persistant des deux super-puissances sur les questions environnementales pourtant pressantes, l’expansionnisme économique chinois en direction de l’Afrique et maintenant de certains pays d’Europe, ou encore le mouvement Tea Party aux Etats-Unis. Il s’agit du pire scénario car c’est celui qui mène, de la façon la plus probable, au conflit – c’est-à-dire, pour être tout à fait clair, au conflit mondial – avec les conséquences que l’on peut sans peine imaginer.

Un autre scénario consiste dans l’implosion, un peu partout dans le monde, des structures étatiques et économiques et leur remplacement progressif par un nouveau type de société mondialiste, basé sur une citoyenneté plus éclairée, participative et responsable, dans lequel les régions auraient une part prépondérante. Bien qu’un tel mouvement semble se dessiner dans ce sens, notamment grâce aux multiples réseaux qui relient de plus en plus entre eux les citoyens du monde, il faudrait pour cela que se produise une brusque accélération de la conscience globale, c’est-à-dire une prise de conscience de tous les peuples de l’urgence dans laquelle nous sommes de transformer de fond en comble un monde à bout de souffle. Le seul obstacle à cela est le temps, or, comme on l’aura compris, il en reste fort peu (lire à ce propos « La Vie sur Terre, Réflexions sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes », Baudoin de Baudinat, Editions de l’Encyclopédie des nuisances). Il s’agit cependant de la seule hypothèse permettant le salut de l’homme par lui-même, comme on le verra plus loin.

Ce n’est pas en 2012, mais au tournant de la décennie que les risques de déflagration sont les plus grands. A partir d’avril 2019, Uranus entrera son signe de chute, le Taureau, tandis qu’un an plus tard, en mars 2020, se formera une triple conjonction de Jupiter, Saturne et Pluton à la fin du Capricorne. Celle-ci approchera alors du carré à Uranus en Taureau, en admettant un orbe de 12°, puis Saturne et Jupiter à sa suite formeront des carrés exacts entre mars 2020 et décembre 2021.

Il s’ajoute à cela l’indice cyclique, qui correspond à la somme des distances zodiacales entre planètes lentes, lequel atteint son point le plus bas du XXIe siècle précisément au détour des années 2019-2020. Et il en va de même de l’indice rythmique, calculé en fonction des phases croissantes et décroissantes des cycles des planètes lentes, qui présente une forte majorité de cycles décroissants au même moment.
Il va sans dire que cette période correspond à un tournant majeur de l’histoire, pour ne pas dire au tournant crucial de l’humanité, on comprend aisément en quoi. Mais seuls sont écrits par avance les mouvements des astres dans le ciel, et non le devenir de l’Homme dont celui-ci paraît se trouver plus que jamais entièrement responsable. Encore que, pour le croyant que je suis, ceci ne soit pas tout à fait certain…

La voie étroite

Parallèlement au schéma qui précède, une voie alternative se dessine depuis 2007 et se poursuit jusqu’en 2015, qui semble en mesure de se renforcer indépendamment des bouleversements en cours. Cette voie est symbolisée par la conjonction de Chiron à Neptune.

Chiron est une comète en voie d’extinction qui a été capturée par le système solaire à une époque indéterminée. Découverte le 1er novembre 1977, son orbite très elliptique se place entre celles de Saturne, symbole du monde ancien, et Uranus, symbole du monde moderne et contemporain. Qui plus est, en raison de son ellipticité, son orbite recoupe en alternance celles de Saturne et d’Uranus. Le symbolisme de Chiron parle de guérison (le centaure Chiron était guérisseur et enseignait aux héros la médecine, la musique et la chasse), de « porte étroite », de voie alternative entre tradition et progrès, entre sagesse et liberté. En référence à son glyphe, Chiron est associé à une clé, clé que l’on pourrait assimiler à la solution d’un problème insoluble.

La conjonction de Chiron à Neptune pendant près de 8 ans constitue en soi une configuration exceptionnelle : Chiron a une durée de révolution de 51 ans environ tandis que celle de Neptune est de 164 ans, soit plus du triple. Ce phénomène est encore lié à la forme de son orbite : Chiron se trouve actuellement près de son aphélie et paraît ralentir sa course dans le zodiaque pour rester à proximité de Neptune.

Autre phénomène remarquable : pendant tout le temps de sa conjonction à Chiron, Neptune ne participe en rien à l’enchevêtrement des 6 cycles en lien avec la crise actuelle et ne forme pratiquement aucun aspect aux quatre autres planètes lentes. Il semble au contraire poursuivre sa course de manière indépendante et sans dissonances notoires, du moins jusqu’en 2016.

Un dernier élément enfin : contrairement aux années 30, Neptune entrera provisoirement en avril 2011, puis pour 14 ans à partir de janvier 2012, dans son signe de domicile, les Poissons.
Ainsi la voie étroite dessinée par Chiron se mêlera-t-elle aux influx de Neptune dignifié. Voie étroite, mais ô combien porteuse d’espoir, qui nous invite à lâcher prise vis-à-vis des modèles d’aujourd’hui et à nous laisser éveiller à une forme nouvelle de spiritualité ; à garder l’essentiel, c’est-à-dire la foi, et à nous défaire du reste, de tout le reste. Associé aux Poissons et par conséquent à l’énergie christique, Neptune symbolise en effet la descente du sacré, la rédemption et le salut.

D’une ère à l’autre

Depuis la dernière conjonction Uranus-Neptune intervenue il y a moins de 20 ans, l’accélération de l’histoire liée à la mondialisation s’inscrit dans un temps très court. Cependant, ces changements s’inscrivent aussi dans une perspective beaucoup plus large, établie depuis des millénaires par différentes cultures de par le monde, en particulier en Inde, en Grèce et en Amérique précolombienne.

Nous quittons donc la perspective astrologique, dont les cycles s’étendent depuis un mois (cycle soli-lunaire) jusqu’à 5 siècles (cycle Neptune-Pluton), pour entrer dans la perspective cosmologique qui couvre des milliers, voire des dizaines de milliers d’années, tout comme on le ferait à l’aide d’un zoom arrière permettant de changer d’échelle de temps.
La théorie des ères, basée sur la précession des équinoxes (voir Signes du zodiaque et constellations), a été décrite par Hipparque de Nicée au IIème siècle av. J.-C., bien qu’elle fût probablement déjà connue en Inde. Comme on le sait, la précession des équinoxes est liée à l’inclinaison de l’axe de la Terre selon un angle de 23° 30’ et au déplacement circulaire de cet axe, ce qui donne à la Terre un mouvement de toupie. Sa vitesse de déplacement étant d’un degré tous les 72 ans, celui-ci accomplit sa rotation en 25 920 ans (72 x 360). C’est sur cette base que se fonde la Grande année, dite platonicienne, que l’on retrouve en Grèce et en Perse antiques et dont la durée était égale à la moitié d’un cycle complet, soit 12 960 ans. Une ère correspond au temps que met l’axe de la Terre pour parcourir 30°, soit environ 2 160 ans, équivalent au temps moyen nécessaire au point vernal pour traverser une constellation.

L’ère actuelle finissante des Poissons, commencée il y a 2 000 ans environ au temps du Christ, a été fortement marquée par les valeurs du christianisme qui correspondent au symbolisme du signe de même nom : péché, pardon, sacrifice, abandon, salut, rédemption, compassion, amour inconditionnel. Complémentaire de celui des Poissons, le symbolisme de la Vierge se rapporte bien évidemment à la Vierge Marie et au dogme de l’Immaculée Conception.

L’ère précédente du Bélier, de – 2000 à 0, a vu la naissance du monothéisme (le sacrifice du bélier par Abraham, les cornes de lumière de Moïse) et des grands empires (Grèce, Rome), de même que le développement de la métallurgie.
L’ère encore précédente du Taureau, de – 4 000 à – 2000, a correspondu au développement de l’agriculture, à la naissance des cités-états en Mésopotamie, de l’écriture et de l’astrologie, au culte du bœuf Apis et de la déesse mère.
Nous nous trouvons donc à la fin de la troisième ère depuis les débuts de notre civilisation, née il y a 6 000 ans environ aux confins du Tigre et de l’Euphrate. Mais, comme l’ont montré René Guénon dans « Formes traditionnelles et Cycles cosmiques » (Gallimard) et Michel de Socoa dans « Les grandes Conjonctions » (Editions Traditionnelles), ces trois ères sont regroupées par la tradition védantique en un âge de fer, ou kali yuga, qui constitue l’âge le plus bref d’un ensemble beaucoup plus vaste appelé manvantara, d’une durée de 64 800 ans.

Un manvantara se compose donc d’un âge d’or (25 920 ans, soit la durée d’un cycle précessionnel), d’un âge d’argent (19 440 ans), d’un âge d’airain (12 960 ans, soit la durée de la Grande année platonicienne) et d’un âge de fer (6 480 ans). Si l’on considère l’ensemble d’un manvantara, nous obtenons donc un rapport de 1 à 4 avec 4 pour l’âge d’or, 3 pour l’âge d’argent, 2 pour l’âge d’airain et 1 pour l’âge de fer, soit un total de 10. On retrouve du reste le même rapport entre les 4 âges dans la grande année platonicienne, bien que celle-ci soit de durée quatre fois moindre.
Quel que soit le modèle, la théorie des ères affirme donc que nous vivons la période extrême d’un cycle commencé bien avant les débuts de l’histoire, quelque part vers la fin du paléolithique moyen qui vit la disparition de l’homme de Neandertal.

L’ère à venir, dont nous sommes peut-être aux prémisses, est donc celle du Verseau, qui suit logiquement les Poissons dans l’ordre inverse du zodiaque dans le mouvement précessionnel. Puisque celle-ci doit logiquement inaugurer l’âge d’or d’un nouveau cycle, il nous faut réfléchir au symbolisme du Verseau pour tenter d’en percevoir la teneur. Le signe du Verseau est le signe de l’Homme, aussi peut-on penser aux valeurs humanistes et à la possible transcendance du genre humain vers une forme supérieure d’être (le surhomme de Satprem) qui découlerait d’un changement vibratoire. Ceci pourrait alors conduire à une société « horizontale » (le Verseau évoque un espace à deux dimensions) où le niveau de conscience serait le même pour tous.

Le signe du Verseau correspondant à l’espace, on peut aussi songer à l’homme dans l’espace, mais lequel ? Il a souvent été question du passage d’un cycle à l’autre qui s’accompagnerait d’un renversement des pôles, mais s’agit-il dans ce cas d’un basculement de la Terre sur son axe ou bien de l’inversion des pôles magnétiques ? René Guénon fait également référence à un arrêt du temps, c’est-à-dire au point du passage où passé, présent et avenir se confondent, ce qui pour nous, êtres incarnés, est proprement inconcevable.

En conclusion

Il existe un formidable paradoxe entre, d’une part, l’accumulation des facteurs de crise (financiers, économiques, politiques, climatiques, écologiques, démographiques, éthiques, religieux, spirituels) qui compromettent, à (très) court terme et pour la première fois de son histoire, l’avenir de l’humanité, et, d’autre part, la capacité virtuelle dans laquelle celle-ci se trouve d’apporter très rapidement une réponse globale, efficace et durable pour se sauver.

Sur un plan collectif, cette réponse reste possible aux conditions suivantes :
– accepter le fait que la crise globale est une réalité incontournable, qu’il y a nécessité absolue d’y faire face et de la résoudre, d’où une prise de conscience collective très rapide ;
– accepter que le modèle actuel, basé sur le matérialisme et ses conséquences, en particulier sur l’impérialisme économique et financier, soit rapidement abandonné et transformé ;
– accepter la réalité de l’homme comme unité indivisible du corps, de l’âme et de l’esprit ;
– accepter la nécessité d’une société mondiale, ce qui suppose la disparition des structures étatiques au profit d’organisations de type « horizontal », donc non hiérarchisées ;
– accepter la nécessité d’abandonner, ou pour le moins de relativiser les modèles religieux hérités du passé ;
– adopter les valeurs du Verseau pour aller dans le sens de l’évolution naturelle de l’humanité, en l’occurrence la seule possible.

Une seule question se pose donc : l’accélération du temps peut-elle s’appliquer à la conscience de l’humanité ?
Sur un plan individuel, il s’agit de toute façon de se préparer au passage d’une ère à l’autre, d’un monde à l’autre, et pour ce faire il me paraît souhaitable de :
– s’alléger autant que possible de ses biens, de ses croyances, de ses habitudes ;
– renoncer à restaurer le passé ou à construire l’avenir, mais être présent à l’instant ;
– favoriser l’élargissement de la conscience, en évitant en particulier les passions et la peur ;
– ne s’en remettre à aucun système, penser par soi-même, user de son libre arbitre ;
– intégrer les valeurs du Verseau – humanisme, « conscience en réseau » – et laisser la transcendance s’opérer.

Publié dans L’Astrologue n° 172